Rachida Dati : Et en plus, elle a menti sur ses diplômes !
On savait déjà que Rachida Dati, Ministre de la Justice de l’actuel gouvernement, n’avait jamais passé le concours d’entrée hautement sélectif pour suivre le cursus de l’Ecole Nationale de la Magistrature. Elle avait la possibilité d’utiliser la « procédure d’intégration sur titres » pour y être admise. Mais pour cela, elle a menti sur ses diplômes.
Elle s’est en effet inventé un MBA (Master of Business Administration) européen du groupe HEC-ISA afin de remplir les critères qui lui offrait l’accès au prestigieux établissement. Et pourtant, elle n’en est titulaire que dans son imagination. Elle est bien une ancienne élève de l’ISA, mais son diplôme final n’a jamais été validé : « Il lui manquait deux « électifs », des matières à option indispensables pour obtenir le titre »[1].
Bel exemple d’un comportement éthique donné par « cette jeune femme frêle et séduisante, ni élue ni énarque »[2] propulsé quelques années plus tard Ministre de la Justice !
Alors, comment en est-elle arrivée là ? Rachida Dati flirte au départ avec le PS (elle présente en 1989 sa candidature aux Groupes européens de mobilisation, un cercle de réflexion lancé par la ministre socialiste des Affaires européennes, Edith Cresson). En 1995, elle s’approche de François Bayrou (il lui confie une médiation sur l’affaire du voile). Puis en 2002, après cinq courriers à Nicolas Sarkozy (elle envoie des lettres très insistantes ou multiplie les coups de fil à l’adresse de nombreux « décideurs : capitaines d'industrie, ministres, hauts fonctionnaires ou même chanteurs et journalistes... »[3]), elle est engagée dans son cabinet pour travailler sur le projet de loi sur la « prévention de la délinquance ».
Finalement, elle sera choisie par le futur Président de la République pendant la campagne, le 14 janvier 2007, pour devenir sa porte parole. Elle a pris soin de s’inscrire à l’UMP le mois précédent (quelle grande preuve de ses convictions !).
On connaît la suite. Sarko est élu, et elle devient Ministre de la Justice. Pour d’obscures raisons (quoi qu’on se doute un peu de la nature des motivations des uns et des autres), elle essuiera, dans les semaines suivant sa nomination, sept démissions au sein de son cabinet (dont son directeur, Michel Dobkine, le premier à jeter l’éponge le 6 juillet).
Autre coup d’éclat, les frères de Rachida Dati connaissent des démêlés avec la justice (Jamal Dati, a été condamné en 2001 à une peine de trois ans d'emprisonnement dont dix-huit mois avec sursis et condamné à un an de prison ferme pour achat, consommation et revente d'héroïne, et Omar Dati sera jugé le 17 novembre 2007 devant le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône pour trafic de cannabis).
Pour toutes les raisons sus-citées, une seule conclusion s’impose : Démission !
Mais Rachida Dati bénéficie d’une protection (rapprochée ?) du Président de la République.
Et il est loin le temps où l’honneur signifiait encore quelque chose…
[1] L’Express, « La face cachée de Rachida Dati », 25/10/2007, http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/dati/dossier.asp?ida=460760
[2] ibid
[3] ibid